LCL a récemment organisé un talk-show sur la transformation numérique dans le secteur des médias et de la radiodiffusion. Les échanges ont porté sur des sujets tels que la technologie des médias et l'innovation, et ont été l'occasion pour les experts de la VRT et de DPG Media de faire part d'exemples pratiques inspirants et d'éclairer les tendances pertinentes. Venly, une organisation de la blockchain, a parlé des opportunités web3 qu'elle entrevoit pour ce secteur. L'expert médias de LCL, Robert van Beurden, était également de la partie pour expliquer le rôle d'un centre de données dans ce contexte. La discussion, animée par la présentatrice Valerie Thys, a été passionnante et a permis de découvrir les coulisses des entreprises de médias.

L'idée de ce talk-show est venue de l'immense changement qu'a connu le paysage national et international des organisations de médias et des radiodiffuseurs ces dernières années. Comme dans de nombreux autres secteurs, elles sont en proie à une transformation numérique accélérée. L'offre de contenu numérique en constante augmentation crée une concurrence de plus en plus forte et les organisations doivent y répondre en temps utile. Les plateformes de streaming telles que Netflix et Spotify, mais aussi les plateformes de réseaux sociaux comme Facebook et YouTube, investissent massivement pour augmenter leur part de marché afin d'attirer le plus de spectateurs et d'internautes. La bataille pour les recettes publicitaires reste également féroce. Comment les entreprises de médias font-elles face à ces tendances ? Dans quelles innovations investissent-elles ? Et comment un pôle médiatique comme MediaHub peut-il nous garantir d'encore jouer un rôle au niveau national et international à l'avenir ?

Talk Show

L'innovation, un fondement essentiel
Il a été rapidement conclu qu'il est important de créer de l'espace pour l'innovation. Dieter Boen, directeur de l'innovation à la VRT, voit de nombreuses possibilités pour la production de médias. « Nous allons créer de nouvelles formes de médias, mais la façon dont ils sont créés est également appelée à changer. Je remarque que nous sommes très engagés dans les technologies issues du gaming, ou de nouvelles méthodes de production, davantage basées sur les logiciels. Je pense que cela sera la prochaine vague d'innovation, qu'elle portera beaucoup plus sur le format et la production. »

Créer l'innovation est une priorité, il est donc important d'être concentré. Sven Van Vlem, responsable de Technology News City chez DPG Media : « Il est important d'introduire une culture de start-up dans votre organisation, afin que les petits groupes puissent plus facilement lancer des projets d'innovation. » Dieter Boen : « À la VRT, il y a deux personnes qui travaillent dessus en permanence. Cela représente environ 150 cas au cours des dernières années, et certaines innovations font désormais partie des processus importants. »

Du web2 au web3

Venly est une start-up innovante. Yan Ketelers, CMO chez Venly : « En tant que fournisseur de technologie blockchain, nous aidons les entreprises à passer du web2 au web3, connu du grand public sous le nom de blockchain et de métaverse. Cette transition implique de faire du marketing autrement, mais aussi d'adopter des modèles économiques différents, car dans le web3 tout est question d'orientation client. Ce que nous faisons, c'est réfléchir avec les organisations de médias aux produits qu'elles peuvent mettre en œuvre pour le web3. Un exemple que l'on peut voir aux États-Unis est une application de streaming qui veut faire de ses abonnements des NFT afin de recevoir une redevance sur chaque vente. Cela donne un modèle économique totalement nouveau autour de l'adhésion. »

L'importance de l'essai : no pain, no gain

La question se pose de savoir si le secteur des médias et de la radiodiffusion doit maintenant prendre le train du web3. Dieter Boen est de cet avis et affirme que la VRT expérimente beaucoup, mais que le créateur de médias est en tête dans ce domaine. « Ce que j'ai appris, c'est que créer l'innovation en laboratoire puis la mettre en œuvre réussit rarement. Il est donc important de faire participer tout le monde dans l'entreprise. Appliquer l'innovation est bien sûr beaucoup plus facile dans le numérique et sur de petites productions. Mais ces petites innovations passent ensuite à la télévision et au grand public. Notre stratégie d'innovation est également : no pain, no gain. Nous essaierons beaucoup de choses. Si les gens sentent qu'il y a de la valeur, l'innovation se déploiera d'elle-même. S'il n'y a pas de valeur, vous le saurez aussi. Il faut mettre les choses à l'épreuve du feu le plus tôt possible. »

Une perspective partagée par Sven Van Vlem. « Nous reprenons beaucoup de choses du monde du gaming, mais aussi de la blockchain. Nous examinons comment nous pouvons transposer cet apport dans notre organisation. Les autres secteurs sont des sources d'enseignements utiles pour créer de nouvelles formes de contenu dans le secteur des médias. »

Technologie 3D, studios virtuels et métavers

Des exemples de projets d'innovation des entreprises de médias et des radiodiffuseurs ont également été évoqués. Dieter Boen : « Nous nous intéressons de près à la production et aux techniques de production, évidemment. Nous avons travaillé avec la réalité virtuelle et la réalité augmentée pendant un certain temps, par exemple. La même équipe travaille maintenant sur la technologie 3D et nous recourons beaucoup aux studios virtuels. Ce sont en fait les mêmes moteurs de jeu que celui de Fortnite, nous nous en servons pour la réalisation de programmes. Nous étudions également le rôle que nous pouvons jouer dans le métavers et si un lien peut être établi avec les NFT. Bien sûr, il y a aussi la question de savoir comment s'y prendre et avec quelle marque de la VRT. Nous avons également un certain nombre de projets innovants en cours pour lutter contre la désinformation. »

De plus en plus de services logiciels

Le poids croissant du logiciel par rapport au matériel dans le secteur des médias et de la radiodiffusion ouvre la voie à un avenir riche en opportunités. Dieter Boen : « L'avantage, c'est que l'on peut imaginer les productions les plus folles sans avoir à tenir compte des infrastructures. Si nous abandonnons le matériel au profit des services logiciels et que nous pouvons les mutualiser, les avantages pourraient être énormes. C'est également ainsi que Sven Van Vlem voit l'avenir: « Là où nous avions l'habitude de tout avoir en interne, nous pouvons désormais décentraliser grâce au cloud. La blockchain et les NFT sont aussi une affaire de décentralisation et nous devons étendre cette philosophie à la technologie des médias. »

Le centre de données, un lieu neutre et une charnière essentielle

Les centres de données ont donc beaucoup à offrir aux entreprises de médias et aux diffuseurs. Robert van Beurden, expert médias chez LCL : « Un centre de données est un lieu neutre. Si nous apprenons que certains services sont nécessaires, nous verrons si nous les avons déjà dans notre centre de données et si nous pouvons les introduire. Nous assurons donc la connectivité, non seulement au niveau national mais aussi international. Un centre de données est l'endroit idéal pour les solutions en nuage, voire les solutions multi-cloud. En outre, un centre de données peut fournir ces services de manière durable et neutre sur le plan climatique, par exemple à l'aide d'énergie verte, ce qui est de plus en plus difficile à réaliser en interne pour les radiodiffuseurs. En outre, les parties prenantes aux installations, telles que les NEP et les EMG, sont très importantes pour les radiodiffuseurs et l'écosystème MediaHub. Nous sommes la partie neutre où tout se trouve. » 

Coopération entre médias flamands

Bien sûr, ces grands projets nationaux et internationaux demande des financements, et les autorités flamandes s'en rendent heureusement compte. Dans une interview vidéo, Benjamin Dalle, ministre flamand de Bruxelles, de la Jeunesse et des Médias, explique : « Nous voulons que les acteurs des médias travaillent davantage ensemble, c'est pourquoi le gouvernement flamand a alloué 35 millions à l'innovation dans les médias. MediaHub est l'un des projets avec lesquels nous voulons faire en sorte que le cloud assure de bonnes connexions entre les entreprises de médias. Pour nous, c'est l'essence même de l'innovation : une coopération numérique et innovante entre les entreprises de médias flamandes. Ce programme flamand de relance est tout à fait unique car il est global pour l'innovation dans les médias. Son objectif est de mieux armer les médias flamands face à la concurrence internationale. »

MediaHub met la Belgique sur la carte

LCL est étroitement impliqué dans l'initiative MediaHub. Robert Van Beurden : « Nous l'accueillons avec enthousiasme. Nous pouvons servir d'intermédiaire et introduire les nouveaux intervenants qui rejoignent la partie. Grâce à l'écosystème MediaHub, les organisations ont accès à un large éventail de services. Plus besoin d'en disposer en interne, on active et désactive ces services à sa guise. Cela offre davantage de possibilités de services à la demande, d'évolutivité et de réduction des coûts. La Belgique jouit d'une position centrale, les acteurs internationaux ont donc une raison d'avoir une présence ici. Si cette initiative est couronnée de succès, elle pourrait même prendre une tournure européenne. MediaHub va mettre la Belgique sur la carte. »

Ce qui ressort clairement de ce talk-show, c'est que l'innovation n'est jamais facile, mais que des plans d'avenir sont élaborés et mis en œuvre. L'avenir, justement, nous en dira plus. Mais il ne fait absolument aucun doute que beaucoup de choses vont changer dans le secteur des médias et de la radiodiffusion durant les prochaines années.

Pour ceux qui ont manqué le talk-show, ou qui voudraient le revoir : vous pouvez le revoir en ligne ici.

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