Au cœur de Deurne se trouve De Hoeve, un établissement de l'ASBL De Vijver. De Hoeve offre un soutien personnalisé aux jeunes adultes porteurs d'autisme, souvent en association avec un handicap physique et des problématiques comportementales ou émotionnelles. Son travail se fonde sur les souhaits et les rêves de chaque résident, avec pour objectif de fournir un soutien à chaque client afin qu'il puisse se construire une vie de qualité ; un travail qui se poursuit à présent avec la création d'un jardin d'expérience destiné à enrichir leur cadre de vie.
La LCL North Sea Regatta 2025 soutient l’asbl De Hoeve dans la création de ce jardin sensoriel. Nous avons échangé avec Griet Pitteljon, directrice générale de De Vijver, et Tinne Cappelle, qui fait partie du personnel de l'accueil de jour à De Hoeve. Elles nous ont parlé de leur quotidien professionnel avec un enthousiasme contagieux.
Griet Pitteljon : « De Hoeve est née de l'initiative de quelques parents d'enfants atteints de TSA, des enfants qui nécessitaient un soutien intensif ; or ils ne trouvaient nulle part de solution qui corresponde vraiment à leurs besoins spécifiques. Ces parents ont alors décidé de prendre les choses en main et ont frappé à la porte de De Hoeve pour concrétiser ce rêve. Le lieu a ainsi ouvert ses portes en 2000 avec 20 places, mais nous nous sommes rapidement rendu compte de l'ampleur des besoins puisque nous avons reçu 85 demandes dès le commencement. Depuis lors, nous avons continué à nous développer au fur et à mesure, en nous agrandissant et en faisant preuve de créativité avec les espaces disponibles. Aujourd'hui, nous aidons 80 personnes dans de petits groupes de vie adaptés. Ce qui est formidable dans cette histoire, c'est qu'aujourd'hui encore, certains parents de la première heure restent étroitement associés à la conception du jardin d'expérience ».
Griet Pitteljon : « Ce qui rend De Hoeve unique, ce sont des piliers bien affirmés : agir à petite échelle, à partir des souhaits de nos résidents et en étroite collaboration avec leur réseau. La famille, les amis et les personnes de confiance sont activement impliqués, car ils sont souvent les premiers experts par expérience. Moyennant cette approche, nous guidons nos clients dans quatre domaines essentiels de la vie, reconnaissables par tous : la vie, le travail, la manière d'occuper ses journées et l'apprentissage. Ce dernier aspect est parfois oublié, mais nos résidents ont également un besoin d'évolution. Notre salle de formation leur permet de continuer à apprendre à leur rythme et en fonction de leurs capacités ».
Tinne Cappelle : « C'est bien cela, nous discutons ensemble de questions d'actualité dont les résidents ont connaissance, mais qu'ils ont souvent du mal à situer. Il y a des questions telles que : "Qu'est-ce que c'est que cette guerre ?" ou "Qui est cet homme en Amérique qui décide de tout ?". Nous travaillons également sur les compétences de base telles que l'écriture, les mathématiques, la gestion de l'argent, ainsi que sur les compétences numériques. Ainsi, nous faisons en sorte qu'ils restent en contact avec la société ».
Griet Pitteljon : « L'inclusion est un mot à la mode de nos jours, mais pour nous il s'agit d'une valeur fondamentale. Nous ne nous contentons pas d'encourager nos résidents à prendre part à la société, mais nous apportons aussi la société jusqu'à eux, car ce pas vers l'extérieur n'est pas forcément évident pour beaucoup de nos résidents. C'est pourquoi nous avons choisi d'installer l'ensemble des établissements de l'ASBL De Vijver au milieu de zones résidentielles, et non en retrait dans des endroits reculés ».
Tinne Cappelle : « Pour nos clients, il est important de pouvoir vivre une vie "normale" autant que possible. Qu'aimons-nous faire par nous-mêmes ? Sortir manger ou boire un verre, se balader avec des amis ou la famille, et il en va de même pour eux. C'est toujours notre point de départ, y compris lorsque nous organisons divers événements. L'inclusion signifie que le voisinage apprend à connaître nos clients et considère leur présence comme allant de soi. Cette reconnaissance est essentielle pour faire tomber les préjugés ».
Griet Pitteljon : « Le jardin d'expérience sera non seulement une bouffée d'air frais pour les résidents, mais aussi une nouvelle manière de renforcer le lien avec le quartier. En invitant les gens dans un environnement ouvert et verdoyant, nous voulons éveiller la curiosité, lever toute barrière qui pourrait exister, et faire ainsi de De Hoeve un élément à part entière du quartier ».
Griet Pitteljon : « Le jardin d'expérience sera un lieu sûr et accueillant où nos clients pourront explorer, bouger et se détendre à leur propre rythme. Un espace de repos extérieur, en quelque sorte. Les résidents peuvent y faire des expériences sensorielles et rêvasser dès qu'ils en ressentent le besoin. Qu'y aura-t-il dans le jardin ? Des balançoires, quelques sièges, des instruments de musique et différentes plantes qui changent le décor du jardin au gré des saisons. Le jardin apporte du délassement et permet de canaliser les sensations en douceur. Nous décidons de ce qui va exactement dans le jardin avec nos clients et leurs réseaux, en fonction de leurs souhaits et du budget disponible ».
Griet Pitteljon : « Cela fait une grande différence pour nous. Nous œuvrons foncièrement en fonction besoins de nos clients, mais cela nécessite des ressources supplémentaires. Nous optons ainsi pour de petites unités de vie de cinq résidents, alors que la taille moyenne des groupes de vie est plus élevée. Notre approche est axée sur le calme et la structure. Le sponsoring nous permet non seulement de répondre à ces besoins de base, mais aussi d'investir dans de petits plus essentiels au bien-être de nos résidents. Le jardin d'expérience en est un bel exemple ».