Le Chief Information Officer (CIO) a un rôle important en tant que principal partenaire de l'entreprise pour laquelle il travaille, qu'il s'agisse des projets pour l'avenir ou simplement du fonctionnement efficace de l'organisation. Il faut dire que les technologies de l'information interviennent dans la plupart de ces processus, sans parler de l'innovation, ainsi que de la transformation numérique dans laquelle le CIO tient à la fois un rôle de facilitation et un rôle d'impulsion. D'après Gartner (2019), cette figure dans le monde de l'entreprise a à présent la possibilité d'assumer une position plus assertive ou offensive qu'auparavant et a de plus en plus l'oreille des fonctions dirigeantes.

Le CIO à l'ancienne
Le CIO a longtemps eu un rôle d'arrière-plan au sein de l'entreprise : assurer un appui optimal des processus par l'infrastructure, les implémentations et l'architecture informatiques, mais aussi jouer à l'occasion les pompiers en interne. Sa priorité était la continuité et la stabilité des opérations, un rôle évidemment de première importance en soi.

Le CIO d'aujourd'hui
Gartner a réalisé une enquête parmi les administrateurs et les managers à propos de leurs attentes pour 2020. Il en ressort (cfr Data News) que la disruption numérique et technologique était un défi important aux yeux de deux personnes interrogées sur trois, tandis que la moitié d'entre elles déclarait que les initiatives numériques étaient leur priorité ; il va sans dire que l'irruption du COVID-19 au printemps 2020 aura représenté un fameux coup d'accélérateur pour cette tendance. Le CIO obtient ainsi la possibilité de quitter son rôle défensif pour une position plus affirmée,
certes en conservant ses tâches traditionnelles, mais en y ajoutant de nombreuses nouvelles missions pour peu qu'il ose franchir le pas. 

Le rôle d'innovateur du CIO
La transformation numérique, l'internationalisation, l'économie et le COVID-19, entre autres, posent de nombreux défis et mettent les décideurs sous pression. C'est là que le CIO peut intervenir, en tant qu'innovateur et dénicheur d'opportunités pour la croissance de l'entreprise dans la durée. Le changement, la modernisation et l'innovation ne lui font pas peur.

Le CIO, créateur de convergences
Le CIO apporte une valeur ajoutée en tant qu'intermédiaire, en cela qu'il fait le lien entre « son » infrastructure informatique et les différentes implantations, les clients, les équipements concernés et le monde extérieur de manière générale. Ses outils sont l'IA, l'IoT, le cloud hybride et la connectivité dans le cloud, auxquels il faut ajouter les algorithmes et les liaisons télécoms, éventuellement via un centre de données. Son travail consiste donc concrètement à distiller un plan ICT au départ des plans stratégiques de l'entreprise, puis de faire le lien en conséquence avec chaque groupe concerné. Le mouvement va dans les deux sens, bien entendu : si l'entreprise détecte une demande ou une opportunité sur le marché, il revient au CIO d'en donner la traduction dans son domaine et de proposer la stratégie associée au management.

De l'a posteriori à l'a priori
Le CIO se met également en quête des outils adaptés pour le succès de l'entreprise et propose concrètement de nouvelles technologies que cette dernière pourrait implémenter. Il expose le sujet à ses collègues du « business » et implémente ses propositions s'ils les acceptent. L'axe de sa fonction se décale ainsi de l'a posteriori vers l'a priori : il choisit d'examiner les problèmes potentiels en amont afin de disposer en temps utile de solutions, qu'elles soient préexistantes ou encore à inventer.

L'avenir du CIO
On peut dire en bref que le rôle du CIO s'est nettement étoffé en quelques années : le facilitateur est aussi devenu innovateur, créateur de convergences et partenaire stratégique, et au final une figure incontournable au sein d'une entreprise innovante et en croissance.
Toujours selon Gartner, une enquête par auto-évaluation concernant le leadership menée auprès de plus 15 000 CIO et IT-managers révèle que la majorité des CIO se voient réactifs ou défensifs davantage qu'assertifs ou à l'offensive. Autrement dit, il appartient également au CIO de relever le gant, tandis qu'il revient plus que jamais au management et aux administrateurs de lui donner la latitude nécessaire pour prendre ce tournant. Quand on sait que le CIO ne fait souvent pas partie de l'équipe de management, on comprend qu'il reste du chemin à parcourir.
 
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